Sans cesse le cerveau humain associe, hiérarchise, met en lien ce qui est perçu avec ce qui est déjà connu. A la vue d'un film, chaque image captée par l’œil est automatiquement augmentée d'émotions issues de nos expériences passées, chargée d'un sens qui nous est propre, selon nos goûts, notre sens de l'humour, notre connaissance du monde. Ainsi, de l'autre côté de nos yeux se déroule, parallèlement à la surface, le film absurde de nos associations d'idées, souvenirs, projets. Autant de flashs subliminaux,.
Le montage expérimental ci-dessus est le résultante de vidéos présentes dans mon ordinateur lors du visionnage de film Pierrot le fou (1968, Jean-Luc Godard). L'ordinateur est aujourd'hui notre prothèse mémorielle: une perte de données nous rend amnésique, maladif, inconsolable, parfois proche de la folie.
Ce travail d'archives est concocté "à la Godard" : l’enchaînement des plans, leurs possibles inversions et répétitions bousculent nos logiques linéaires. Mais l'ordre chronologique d'apparition des images, subit, nous oblige à mettre du sens entre leurs juxtapositions.
Laissé face à lui même, le visionneur doit lui même trouver sa propre cohérence.
Et tourner en interne son propre film mental.
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